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Le Pangolin
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15 août 2006

Non aux momuments français au Cameroun" et en Afrique!

Comme à mon habitude, je me fais l'obligation de partager ce texte déjà publié sur un autre site www.bonaberi.com et envoyé par notre ami camforever en commentaire de mon article "à quand des monuments à la gloire de nos héros africains" Pour ne pas influencer votre lecture, j'ai opté pour sa publication intégrale. Ce qui ne vous empêche pas de le commenter et surtout de le diffuser. D'avance merci

Le samedi 17 juin 2006 à 12:48, par Camforever

Bonjour a tous,

Je voudrais rappeller que l'idee de base du sujet s'inscrit dans notre combat, a travers le soutien que nous apportons à Mboua Massock, lequel fait l'objet d'un procés dont l'enjeu est de permettre de libérer l'Afrique des symboles de l' oppression coloniale !

Voici l'interview tiree du site Bonaberi.com

"Non aux monuments français au Cameroun" (16/03/2006)

Père des Villes-mortes et de la Rébellion morale, Mboua Massock a été récemment arrêté, puis libéré. Il remet en question la présence de monuments français au Cameroun.

Par Edmond Kamguia K. et David Nouwou

La statue du général Leclerc

Père des Villes-mortes et de la Rébellion morale, le combattant de la liberté a été récemment arrêté, puis libéré. Il a comparu devant le tribunal de première instance de Douala, à Bonanjo, vendredi 3 mars. Pour dégradation des biens publics ou és. Approché pour qu'il dise exactement ce qu'on lui reproche et qu'il précise les objectifs de son combat, Mboua Massok ma Batalong se livre.

Pourquoi avez-vous été arrêté le 29 janvier 2006 à Bonanjo, à Douala ?

Il se trouve que depuis 2001, je remets fondamentalement en question la présence à la Place de l'indépendance de la statue - certains parlent de monument - du général Leclerc. Celui par qui tout s'est passé pour que nos aïeux aillent en France défendre la France. Or, nous sommes indépendants depuis le 1er janvier 1960. La France a installé la statue de Leclerc sur l'emplacement où notre indépendance a été obtenue, et sur son regard. Alors qu'il y a nos héros de l'indépendance, nos nationalistes, qui méritent de trôner, sur les places de l'indépendance au Cameroun. A deux cents mètres de cet endroit, il y a la tombe de Rudolph Douala Manga Bell. Il gît dans l'anonymat total, pendant que quelqu'un d'autre, qui n'a rien à voir avec notre histoire, est débout. J'estime que c'est une aberration. C'est un non-sens. J'ai donc demandé qu'on enlève la statue de Leclerc. Pendant que j'étais en train de porter les inscriptions, " à démolir, nos martyrs d'abord ", sur le mur situé à l'arrière plan de la statue de Leclerc, j'ai été arrêté par des éléments du commissariat central de Bonanjo. J'ai été conduit au commissariat du premier arrondissement vers 8h30, ce fameux 29 janvier 2006. Ils m'ont fait passer un jour en cellule. Le lendemain, vers 17h, le lundi 30 janvier, on m'a extrait de la cellule, pour me présenter au parquet. Le procureur de la République m'a dit que je pouvais rentrer chez moi, mais que je devais revenir pour un procès qui devait commencer le 03 février. Mes conseils ont estimé qu'ils ne connaissaient pas encore le contenu du dossier, et qu'il était souhaitable de trouver une date plus appropriée. Le juge a donc opté pour le 03 mars.

On vous reproche d'avoir dégradé des biens publics...

Je ne sais pas en quoi ce monument constitue un bien public. En ce qui me concerne, cette statue devrait être ramenée à l'ambassade ou au consulat de France, s'il faut absolument qu'elle reste au Cameroun. Nous respectons les accords. Ainsi que les consulats, sauf si l'on nous apprend que l'extension du consulat français à Douala comprend la Place de l'indépendance du Cameroun à Bonanjo.

Pourquoi avoir décidé de passer à l'acte maintenant, au début de cette année ?

Comme je vous l'ai dit tantôt, l'idée me tient à cœur depuis 2001. Je croyais à ce moment-là que le monument était en béton. Je ne pensais pas encore à écrire " A démolir... ". J'étais arrivé sur les lieux avec un burin. Malheureusement, ce n'était pas démontable par un burin. Cette fois-là, on m'avait arrêté, on m'avait entendu sur procès-verbal, et on m'avait relaxé. S'il faut remonter à la genèse du problème, je vous dirai que tout part de la rébellion morale. Nous avons institué une démarche à l'intérieur de la rébellion morale. Elle vise à rétablir la conscience morale. A travers la revalorisation des patriotes, qui ne sont plus de ce monde, mais qui ont beaucoup apporté à la patrie. C'est dans cette perspective que j'avais lancé le " Pas du millénaire ". Tout un concept révolutionnaire. La rébellion morale a pour objet la fortification morale du peuple camerounais. Il s'agit de réformer nos mentalités. De par sa structure, la rébellion morale avait, dès l'origine, admis ce type de revendication. Il fallait que le monument Leclerc quitte cet endroit. Car, il matérialise la présence française continue chez nous. Il ne faut pas faire preuve de légèreté sur une question aussi importante.

Le consulat de France à Douala n'a pas apprécié l'acte que vous avez posé. En êtes-vous conscient ?

Effectivement. Lorsqu'ils ont eu vent de l'atteinte du monument par la peinture, les responsables français à Douala ont décidé immédiatement de remettre la peinture, pour que les inscriptions, qui y étaient portées, disparaissent. Des personnes attentives, qui passaient par là, ont eu le temps de filmer les inscriptions. L'histoire retiendra ce qui s'est passé. Il y a des photos qui peuvent l'attester. Ils veulent falsifier l'histoire de notre pays. Nous nous y opposons.

La date du dimanche 29 janvier 2006 avait-elle une signification particulière pour vous ?

Je ne vais pas focaliser l'attention sur la date. Ce jour-là, nous l'avons choisi tout simplement parce que le Cameroun était engagé dans le tournoi de la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte. Comme on a tendance chez nous à utiliser le football comme une diversion -je parlerai même de perversion- nous avons décidé d'agir ce jour-là, pour dire aux gens qu'il y a des choses essentielles. Des choses qui n'ont rien à voir avec le football.

Le Cameroun a tout de même des liens historiques avec la France. Des monuments de personnages français sur notre territoire peuvent aussi témoigner des bonnes relations entre les deux pays...

Je ne dis pas absolument que je suis contre. Mais, je précise bien ma démarche : " Nos martyrs d'abord ! ". Quelqu'un ne peut pas venir chez nous, choisir la chambre du patron. Le patron a sa chambre. Il lui revient de trouver la chambre qu'il juge approprié pour son étranger. S'il fallait solliciter l'avis des Camerounais avant d'ériger la statue du général Leclerc, je doute fort qu'on choisisse l'emplacement actuel, qui se trouve en plein centre administratif de la capitale économique. Encore moins la place de l'indépendance ! Les Français n'ont pas le droit de choisir ses lieux où ils doivent ériger leurs monuments chez nous. Sauf si, les lieux leur appartiennent. Nous ne doutons pas qu'un jour il puisse y avoir réciprocité. Si en France, nous pouvons, nous aussi, avoir des places, espaces publics où nous pouvons dresser les monuments de nos combattants de la liberté, à ce moment, on parlerait d'une véritable réciprocité.

Qu'attendez-vous des Camerounais ?

Je souhaite que mes compatriotes ne m'abandonnent pas. J'ai souvent été traité de grand bandit par l'administration. On m'envoie à la prison de New-Bell comme un grand bandit. Vous savez qu'en Côte d'Ivoire, les Français ont tué quelqu'un dernièrement, parce qu'ils l'avaient considéré comme un grand bandit. J'ai peur que cela constitue des prémices, qu'on me mette un jour une balle dans la tête, parce que je remets en cause la présence du monument Leclerc à Bonanjo. J'espère que le peuple camerounais sera attentif et mobilisé. Je compte beaucoup sur vous les journalistes et les médias pour mobiliser l'opinion publique nationale sur ce procès. Il faut que les gens viennent assister au procès, qu'ils en fassent leur procès ; car je ne fais que soulever un problème qui nous concerne tous.

Jusqu'où êtes-vous prêt à aller dans cette bataille ?

Je suis prêt à aller jusqu'au niveau où cela va finir, se terminer. Nous voulons mettre un terme à la présence des monuments français au Cameroun, tant qu'il n'y aura pas de monuments camerounais en France. Notre ambition, c'est qu'à l'endroit où se trouve la statue de Leclerc, on dresse le monument de Douala Manga Bell, par exemple. Ce ne serait que justice faite.

Peut-on dresser le monument d'une figure historique du Cameroun à côté de celui du monument Leclerc ?

Non. On ne peut pas mettre Douala Manga Bell à côté de Leclerc. Ils n'ont jamais collaboré de leur vivant. Ce n'est pas après leur mort qu'ils vont collaborer. Chacun sera à sa place. Regardez la pagode, la maison du Roi Bell, qui s'est battu au point de détruire la logique de l'apartheid au Cameroun. C'est bien au Cameroun que l'apartheid a commencé. Ce n'est pas en Afrique du Sud, où le phénomène a sévi plus tard. Des héros comme Rudoph Douala Manga Bell, Martin-Paul Samba et bien d'autres patriotes ont lutté, se sont sacrifiés, pour que nous soyons libres. Ces hommes de valeur doivent mériter une place de choix dans nos cœurs, dans notre vie quotidienne. Ils méritent qu'on érige pour eux des monuments à des endroits significatifs. Il faut honorer les valeurs là où elles doivent être honorées. La place du monument Leclerc est en France.

Avez-vous un commentaire sur la lutte contre la corruption et la vague d'arrestations de quelques anciens directeurs généraux de sociétés d'Etat ?

Je ne suis plus favorable aux luttes contre. Je mène les luttes pour. La lutte contre la corruption, c'est la lutte pour le rétablissement de la dynamique morale. Je suis pour la moralisation du peuple camerounais, pour l'éthique, pour la justice. Les luttes contre ne m'intéressent pas. On sait où les luttes contre ont mené ce pays jusqu'à maintenant. Combien de luttes contre ont-elles abouti ? Il faut changer la donne. Menons les luttes pour la fin de la corruption, de l'injustice, pour ramener les hommes sur le lit des femmes, pour la fin de la pauvreté. Etc.

Est-ce une question de sémantique finalement ?

Tout à fait. Quand on engage une lutte contre, ce n'est pas la même chose que lorsqu'on engage une lutte pour. Il y a le pour, et il y a le contre. L'équilibre se trouve au milieu.

Approuvez-vous la lutte que mène le président Biya contre les détourneurs de fonds publics ?

C'est lui qui approuve le principe de ma lutte. Ne mettez pas les choses à l'envers. Penser que c'est moi qui approuve le principe de la lutte que mène Paul Biya, c'est se tromper d'époque et de l'histoire. M. Biya n'a jamais compris que, lorsqu'on gouverne, on assume. Il nous dit un 31 décembre que les gens à qui il a confié des responsabilités ne font pas ce que l'on attend d'eux. Le lendemain, il ne les fait pas partir. Comment un président de la République, qui a le pouvoir de nommer et de relever quelqu'un de ses fonctions, se plaint le soir et ne fait rien le matin qui suit ? C'est de l'irresponsabilité. Le président Biya est irresponsable. Il ne croit pas vraiment à la moralisation.

"Mieux vaut tard que jamais "...

On peut dire : "mieux vaut tard que jamais ", si, dans le tard, il n'y a pas un résultat grave comme celui que nous connaissons au pays. Laisser transporter nos richesses ailleurs, puis demander aux gens s'ils font partie des criminels à col blanc, et, enfin, leur demander quand ces richesses vont retourner au bercail, est une attitude irresponsable. Car, la sonnette d'alarme avait été déclenchée à temps.

En 1986, j'avais fait publier dans un journal un poème sur la corruption qui avait déjà atteint le degré d'un volcan en irruption. Je soulignais que si ceux qui gouvernent parviennent à mettre la main sur les informations essentielles, qu'ils prennent les bonnes décisions ou alors qu'ils démissionnent. Il y a vingt ans, je n'ai pas été écouté. Ce débat ne m'intéresse plus. Ce qui me préoccupe aujourd'hui, ce sont les questions d'identité et d'indépendance effective du Cameroun. C'est pour cela que je suis en procès.

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Commentaires
K
avant toute chose je tiens ici à saluer le cran du patriote mboua massock .oser penser faire ,et faire ce qu'il a fait ,c'est ce moi j'appelle un acte de patriotisme ,remettre en question des choses que certains jusqu'ici croiyaient immuables .<br /> il est indubitable que cela est une aberration ,pire encore une insulte...............
K
Avant toute chose je tiens ici à saluer le cran du patroite mboua massock ,pour oser penser faire , et faire ce qu'il a fait ,c'est ce ke j'apelle faire acte de patriotisme ,remttre en question des choses que jusqu'ici cretains croyaient immuables.<br /> c'est clair que cela est une abberation ,et j'irais meme plus loin encore endisant ,une insulte!
K
Avant toute chose je tiens ici à saluer le cran du patriote mboua massock ,pour avoir fait ce qu'il avoir osé penser ,et faire ce qu'il a fait ,remettre en question des choses que certains jusqu'ici immuables.c'est ce que j'appelle faire acte de patriotisme.<br /> il est indubitable que cela est une abberation et meme j'irais plus loin en disant ,une insulte !
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